The Handmaid’s Tale (La servante écarlate) par Margaret ATWOOD.
Ma dernière lecture en date et pas des moindres, The Handmaid’s Tale traduit La servante écarlate en français est un roman dystopique de Margaret Atwood. J’avoue que j’ai été attirée par ce roman après le succès de la série éponyme sortie cette année. Je n’ai pas encore vu la série mais si vous l’avez vu, qu’en avez-vous pensé ? Et surtout, aviez-vous lu le roman avant ?
J’ai été aspirée par ce roman, j’avais beaucoup de mal à lâcher le livre et à ne pas continuer. Je voulais savoir, je voulais comprendre toute cette histoire. J’ai beaucoup apprécié le style, la première personne qui nous fait voir l’histoire à travers les yeux de sa narratrice, Offred (ou Defred en français), qui s’applique à vous expliquer ses sentiments, pensées, ressentis et j’en passe.
On vit avec elle dans cette société recluse, régie par des règles d’un autre temps où les femmes n’ont plus de libertés mais où celle des hommes, en tout cas pour l’élite, est toujours présente dans une certaine mesure. C’est ce que j’ai aimé dans ce livre, les femmes ont perdu leur liberté mais les hommes aussi, ou en tout cas, la plus grande partie. De plus, on n’oublie où on est. Cela pourrait se passer n’importe où et surtout n’importe quand, à se demander, pourquoi pas demain ? Les protagonistes et en particulier les femmes, n’ont plus le droit de lire, d’écrire ou de travailler. Les servantes écarlates sont réduites à leur utérus fonctionnel, une sorte d’utérus sur pattes et les autres, les Marthas, sont là pour s’occuper de la maison. Seules les Épouses disposent encore de quelques droits et avantages. Mais toutes ces femmes sont soumises à l’homme de la maison, le Commandant.
J’ai aussi mieux compris la résonnance de ce livre (et par extension de la série) avec l’élection de Donald Trump et les nombreux débats, lois et autres actions qui ont été faites au sujet des droits des femmes depuis son arrivée au pouvoir. Après cette lecture, on ne peut s’empêcher de se dire que tout peut basculer très vite et que des intégristes religieux comme la secte des Fils de Jacob, pourraient prendre le pouvoir et tout changer.
L’action n’est pas ce qui caractérise le roman. En effet, il est plutôt descriptif, on suit la vie quotidienne d’Offred, ses pensées, l’organisation de ses journées, ses courses avec Ofglen, le Mur etc. Pourtant, il soulève de nombreuses questions. Comment en est-on arrivé là ? Les protagonistes auraient-ils pu faire quelque chose pour que tout change ? Que ce serait-il passé si Offred avait pu passer la frontière ? Autant de questions qui pour certaines trouveront des réponses et pour d’autres, sont des interrogations auxquelles chaque lecteur pourra apporter sa réponse.
C’est cet aspect que je préfère, chaque lecteur porte un regard différent sur ce livre. Ce qui est une caractéristique classique me direz-vous, mais avant de lire les articles qui liait Trump et ce livre, je n’avais pas du tout fait de rapprochement alors que maintenant ça me semble un angle intéressant.
De plus, cette oeuvre met en évidence comme de nombreux romans dystopiques, les dangers des sectes religieuses. En effet, les Fils de Jacob qui ont pris le pouvoir dans le roman sont une secte religieuse. Par un plan des plus intelligents, ils sont arrivés à imposer leur vision des choses, de la vie et de la place de chacun et quiconque s’oppose à eux ou à leur façon de penser, en paiera le prix. Le personnage de Aunt Lydia et de toutes les Aunts (je suppose tantes en français) est l’exemple même de cet embrigadement. Elles inculquent la bonne façon de penser aux femmes et gare à celles qui s’y opposent.
Le Mur est aussi important. On vérifie qu’aucune personne de notre vie d’avant y est suspendu et dans le même temps, il est présent pour rappeler chaque jour, que si on enfreint les règles, on finira au bout d’une corde. La vie d’avant est d’ailleurs, le canot de sauvetage de notre héroïne, ce qui lui permet de ne pas sombrer. Se rappeler, ne rien oublier, et essayer de croire les choses peuvent encore changer.
Bref, ce livre m’a aspirée. J’ai pris un grand plaisir à le lire et à réfléchir sur les problèmes qu’il pouvait soulever. La place de la femme dans une société, comment se rebeller ou comment trouver la force de le faire, quelles en seraient les conséquences etc. Tout n’est pas blanc, ni noir, tout est gris.
Ce livre dérange, fait réfléchir, soulève de nombreuses interrogations, bref, il suscite des émotions diverses et variées. Il ne laisse pas de marbre loin de là, il vous fait réagir, vous donne envie de vous rebeller contre le système dans lequel est coincé notre héroïne voire même, lui mettre un coup de pied aux fesses pour la sortir de son rôle d’observatrice, la faire rentrer dans l’action …
Résumé :
« Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondé par des fanatiques religieux, a réduit au range d’esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, « servante écarlate » parmi d’autres, à qui l’on a ôté jusqu’à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l’austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler … En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté. »
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